Vendredi 27 novembre 2009 à 22:43

" "La solitude a deux facettes : volontaire, elle élève et purifie. Obligatoire, elle étouffe et détruit."

Lorsque la nouvelle est tombée, combien de fois ai-je entendu des "je serai toujours là pour toi", "tu es forte" ou "si tu as besoin de quoi que ce soit ..." OUI j'avais des besoins, des besoins de présence, de gens qui me soutiennent, qui m'arrachent à mon quotidien infernal.
Au début, j'avais des visites. Vous repartiez, j'étais regonflée à bloc, prète au combat. Puis vous vous êtes lassés, peut etre pensiez vous que je m'y étais habituée ...
Je ne voulais pas etre une curiosité, je redoutais la pitié, mais l'indifference est bien pire ... Et je ne peux pas m'empecher d'en vouloir à certains. Peu ce sont interessés à ce que je vivais. Lorsque l'on prenait de mes nouvelles, directement ou indirectement, wouaw !! j'étais contente. Un "comment tu vas" de temps en temps, de vive voix, ça m'aurait fais plaisir.
Ceux que je cotoyais tous les jours m'ont oublié et seul ma famille, des gens que je n'avais pas revu depuis des années, qui habitent loin ou que je n'ai jamais vu m'ont soutenu. C'est peu mais ils m'ont aidé.
Alors pourquoi ?! Je ne comprends pas ... Egoïsme ? Facilité ? Vous me détestiez? Je viens d'apprendre que certains sont ... effrayés ... Par quoi ??? Mon apparence ? J'ai tout fait pour masquer les effets du traitement. La mort ? Ce que j'ai se guerit, c'est inenvisageable. Entendre mon discours plaintif ? A ma connaissance, il n'y en a pas eu. Peur de la réalité ? oui ça arrive à n'importe qui, à n'importe quel âge.
C'est sur, c'est mieux de sortir, de s'amuser, de vivre son adolescence dans sa bulle, insousciant, mais arretez d'ignorer les malades. Je ne le souhaite à personne mais sachez que ça peut vous arriver et là vous seriez bien contents d'etre entouré. Alors si une situation similaire se represente, ne faites plus ça.
Je ne citerai personne. Il se peut que la plus part ne comprenne pas ... il faut le vivre pour savoir.
Aujourd'hui je suis en remission. Il était hors de question que ça se passe autrement. Malgrè tout, je compte avoir mon bac en septembre et faire mon entrée à l'INSA.
Je suis
déterminée et la vie continue !


A Camille, merci ma pöm. A Alice, je te dois énormément. Vous êtes formidables. Demain je serai à la moitié, on ira bientot fêter la fin ;) 
"

Publié sur Facebook le 13 Aout.
Suite à ce message, une seule des nombreuses personnes concernées a pris la peine de s'expliquer... La colère que je pouvais avoir contre elle ne s'est pas envolée mais a bien diminué. Faute d'oublier, je fais comme si ...
 ca m'empeche de devenir aigri.

Dimanche 15 novembre 2009 à 19:20

Février 2009

http://guerriere-de-la-lumiere.cowblog.fr/images/paint.jpg
Octobre 2009

Vendredi 13 novembre 2009 à 23:37

9 mois ... c'était le samedi 14 mars...

"Ca y est Fanny, on sait ce que tu as ... ça se soigne ... le traitement s'appelle de la chimiotherapie ... tu as un cancer ma chérie ... "

c'était la dernière chose à laquelle je m'attendais, je pensais plutot à une "varicelle des ganglions", un truc bizarre mais sans danger. Avec le recul, j'arrive à poser des mots sur ce que j'ai ressenti : choquée par ce mot violent, incomprehension, perdue. Un quoi ? Aussi jeune ? que va t'il se passer ? pourquoi moi ?Je n'avais aucune idée de la manière dont je devais réagir, ma mère m'a suggéré de me laisser pleurer et c'est ce que j'ai fait ... à cet instant, j'ai eu l'impression que le temps s'arretait. Je suis restée dans ses bras mais je me souviens que, une fois calmée, je voulais retourner faire mes devoirs d'anglais, comme pour me raccrocher à quelque chose que je maitrisais, comme si l'école comptait plus que tout, comme si tout allait bien. J'ai pleurais mais sans savoir pourquoi ... cette réaction semblait logique pour ma mère.

C'est comme si on m'avait annoncé que je partais vivre en Somalie : un pays lointain que je ne pensais pas visiter à 17 ans, sans avoir jamais rencontrer de somaliens auparavent. Je sais qu'ils en chient, qu'il y a pas mal de morts, la vie y est dure, mais a des années lumière d'imaginer ce qu'ils vivent vraiment ! Pareil pour le cancer : tant que vous ne l'avez pas vécu, vous n'avait aucune idée de ce que c'est... Il y a une grande différence entre ce que l'on voit à la télé et la realité.

Toute la famille était au courant avant moi. je me souviens que je trouvais leur comportement trés étrange ... "mais pourquoi font-ils tout un plat d'un malheureux ganglions ?" Ma tante qui est medecin avait une mine très sombre quand elle est venue nous rendre visite (wouaw quel tacte !! -_- )
Tout le monde savait .... et ils m'ont laissé dans l'ignorance jusqu'au dernier moment, soit 4 jours avant la premiere chimio .... avant la nouvelle, j'insultais les medecins qui ne me disaient rien. Je comprend qu'ils aient fait ca pour me préserver au maximun, me laisser encore quelques instants dans ma bulle. Il m'arrive encore aujourd'hui d'apprendre certaine chose que ma mère m'a caché pour ne pas m'effrayer. 
Dimanche, le premier jour d'une longue série où je me réveillais en tant que personne malade. J'ai demandé à ma mère de mettre Alice au courant car je n'avais pas la force de le faire. je comprenais petit à petit ce que cette maladie représentait : la marginalisation, la fin d'une vie "normale" , des projets qui ne se realiseront pas et puis la mort ... mais surtout une peur monstrueuse de ce que j'allais devenir, de ce qui allait se passer d'ici peu ...

Lundi au lycée, des pleurs, des pleurs, des pleurs. Un fort soutient de la part des personnes qui le savaient. Je pensais vraiment que cela durerait ...

http://guerriere-de-la-lumiere.cowblog.fr/images/trounoir-copie-2.jpg

Lundi 2 novembre 2009 à 0:12


La victoire d'une guerrière !
Pour avancer, il me faut faire un bilan.
Et si on reprennait tout ça en main, hmm?

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